Nous avons rejoint le sud du Vietnam. À notre arrivée sur Ho-Chi-Minh Ville, il nous faut un peu de temps pour nous acclimater. La ville contraste avec la tranquillité du Centre du pays : c’est bruyant, occidentalisé et les touristes sont plus nombreux. Pour nous, ce sera le point de départ pour naviguer sur le delta du Mékong. Nous choisissons de rejoindre Can Tho et ses marchés flottants, une visite EDST en immersion totale, puis nous nous envolons pour l’île de Phu Quoc, histoire de se la couler douce.
Escale à Saïgon
À notre arrivée, nous sommes écrasés par l’étouffante chaleur et le vacarme des rues. Le choc est brutal et aux antipodes de la tranquillité des campagnes du centre.
HCMV ou Saïgon comme on aime l’appeler est une ville chargée d’histoire, mais elle est surtout immense ! On parle plus d’une mégalopole comparable à Bangkok… c’est donc 7 millions d’habitants, sans compter les deux roues qui ont littéralement envahi la ville.
Comme à Hanoï (mais en 3 fois pire) traverser le boulevard Le Loi (et surtout survivre !) relève vraiment du miracle ! Ce qui nous frappe ici, ce sont les contrastes entre le Vietnam d’aujourd’hui et d’autrefois. Les gratte-ciels comme le Bitexco Financial Tower côtoient les vestiges de la colonisation française.
Et puis surtout ça grouille de monde ! Une densité énorme et une ville qui n’en finit pas : Saïgon dégage une énergie incroyable et donne l’impression de ne jamais dormir.
C’est décidé, nous ne ferons qu’une simple escale à Saïgon. Le temps est compté et nous préférons rejoindre rapidement le Delta du Mékong. On se trouve une petite guesthouse un peu miteuse : douche froide, hygiène douteuse, mais youpi, il y a la clim !!
Can Tho et son marché flottant
Nous quittons la trépidante Saïgon et il nous faudra 3 heures de route chaotique pour rejoindre Can Tho. Ici nous sommes au cœur du Delta du Mékong. Enfin presque…À notre arrivée, c’est surtout une grande ville (1 Million d’habitants tout de même !) que nous distinguons avec un charme approximatif… Mais où sont les canaux ? ( En réalité, ils sont tout autour… 😉 )
À Cần Thơ, on se trouve un tout petit hôtel flambant neuf sur la voie rapide : le Nam Mon Hôtel. Honnêtement l’endroit un peu excentré ne fait pas rêver et pourtant ! Nous avons sympathisé avec le jeune propriétaire Bryan, originaire de Singapour. Il vient d’ouvrir son établissement et le contact passe assez bien. Comme nous sommes seuls dans l’hôtel, nous avons été surclassés…et on nous prête des vélos ! Top !
On visite les alentours, on se perd à bicyclette et on rentre tardivement après un magnifique coucher de soleil… installés tranquillement, nous avons glané quelques fruits et nous savourons une petite mousse en admirant le spectacle.
En rentrant, notre hôte nous propose une visite plutôt intimiste des marchés flottants de Phong Dien et Cai Rang… Alors cette nuit, on s’étale comme des gros sur notre lit King size et là, on se dit qu’on est plutôt pas mal !! C’est aussi ça la magie du voyage !
Le lendemain et avant même le lever du soleil (il est quand même 5h du mat.. mais on est super frais !!), nous retrouvons Sen, une jeune étudiante qui nous guide vers le réseau des canaux. On grimpe sur la pirogue pour rejoindre le plus grand marché flottant : Cai Rang ! Un réveil hyper matinal pour arriver avant les touristes !
Depuis le bateau, le delta du Mékong prend alors tout son sens. On se faufile sans problème entre les bateaux et on passe quasiment incognito : on assiste en direct aux échanges et on se sent vraiment privilégié de pouvoir observer une tradition ancestrale du delta !
On peut même se restaurer sur place. Et c’est comme ça qu’à 6h du mat’ tu te retrouves à manger un Bành Bao… Perso, j’adore goûter des nouveaux trucs ! Ces Bành Bao nous faisaient de l’œil ! Ce sont des brioches de riz à la vapeur fourré de viande et d’épices : un pur délice ! Finalement, vous verrez qu’au Vietnam, c’est un en-cas très commun, mais le déguster à 6 heures du mat’ au milieu du Delta du Mékong, on peut dire que ça participe à la magie !
Sur place, on assiste à des scènes de vie dont on ne s’on ne lasse pas. On se sent chanceux car il faut savoir que ces marchés flottants sont en voie de disparition dans le delta du Mékong !!!
Une vendeuse nous propose des banh-mi les célèbres sandwichs que nous avons testés à Hoi An. Plus loin, c’est le durian qui est la star du marché du delta du Mékong ! Plus soft, on lui préfère l’ananas. Sen nous offre le thé… On est bien là !!! 🙂
Attention
évitez de booker un gros bateau à touristes et d’arriver à 10h du matin car vous ne verrez rien ! Il faudra partir tôt, très tôt et prendre une petite embarcation pour pouvoir se faufiler entre les bateaux.
Après cette immersion au cœur du marché, Sen nous propose de visiter une petite fabrique locale de papier de riz utilisé pour les nems et les nouilles. On se prend au jeu et en parfaite touriste, je me prête à l’exercice, histoire de voir si je peux m’improviser vendeuse de nems de retour au pays ! 😉 On a trouvé l’expérience sympa surtout parce que nous étions en mode solo… !
Nous reprenons notre visite le long des canaux dans le delta du Mékong. Nous longeons les maisonnettes au bord de l’eau, on a l’impression de glisser sur l’eau. L’atmosphère est paisible, on se laisse bercer…et puis soudain… on sent la jeune Sen un peu hésitant, nous passons de rive en rive pour finalement nous enliser. Et là, triste constat : il n’y a plus assez d’eau. Force est de constater que ça fonctionne nettement moins bien ! Illico presto, on est débarqué au bord d’un champ…
Notre guide en vraie pro est hyper gênée, mais tient à nous rassurer : elle va rapidement trouver une solution, elle sait parfaitement où elle va ! Nous on adore !… Ça ajoute encore plus de charme, on déambule dans les champs de culture et les manguiers. On croise le chemin d’un fermier travaillant dans son champ, des enfants qui jouent à cache-cache… C’est une famille tout sourire qui nous fait signe avec des « hello » à n’en plus finir, elle nous montre sa maison en feuilles de bambou tressées et pose fièrement pour la photo !
Nous retrouvons la pirogue de l’autre côté du canal. Sen insiste, elle tient absolument à nous offrir une noix de coco fraîche pour se faire pardonner. La chaleur monte sans compter le taux d’humidité qui atteint des sommets. Nous cédons sur le champ !
On regagne la terre ferme vers 11h. Une matinée bien remplie et qui nous montre les traditions vietnamiennes du delta du Mékong.
Une seule journée suffit pour vous imprégner de l’ambiance de Can Tho. Nous avons rapidement traversé le marché terrestre de Cai Ke, hyper authentique, mais surtout déserté par les touristes. Courez-y ! Des sourires à foison, des saveurs et des parfums et plein d’échoppes pour se restaurer… Un endroit à ne pas manquer si vous faites escale ici !
Pour notre moment « plage cocotiers », nous avons longuement hésité entre Tra Nang et Phu Quoc. Pour finalement rejoindre l’île de Robinson en speed boat…
Phu Quoc, une île hostile ? Meuuuuh nan !
C’est la plus grande île du Vietnam, à proximité du Cambodge qui la revendique. Phu Quoc, ce sont de belles plages ourlées, mais aussi une épaisse jungle. Un petit paradis sauvage qu’il nous tarde de découvrir…
A notre arrivée, peu de grosses structures hôtelières, quelques expats, touristes chinois et coréens. L’île est réputée pour la culture du poivre et la qualité de son nuoc mam…
On s’est surtout trouvés un petit bungalow sur pilotis au bord de la plage. D’ailleurs, à y regarder de plus près, c’est désertique : l’impression d’être comme des robinsons. Et SEULS AU MONDE !!!
On ne reste jamais longtemps sur des transats…l’envie de découverte est trop forte !
Phu Quoc est une île à taille humaine que nous décidons de visiter en scooter : Objectif, rejoindre l’autre partie de l’île pour une baignade à Sao Beach !
Sinon la circulation en scooter au Vietnam, on en parle ? Nous avons vu beaucoup de touristes avec des brûlures sur les jambes, les bras, les pieds… Les routes ne sont pas toujours safe sans parler de l’usage code de la route qui peut s’avérer être une totale improvisation.
En clair : BE CARREFUL !!
La ville principale se nomme Duong Dong, elle est située sur la côte ouest au niveau de Long Beach. C’est ici que se concentrent les complexes hôteliers. Au nord-est, à 20 kms se trouve le village de Ham Ninh. En arrivant, on découvre une belle enclave animée par son petit port de pêcheurs. Ce village est aussi une belle pépite ! Un endroit paisible où l’on prend plaisir à observer les va-et-vient des barques colorées au cœur d’une végétation verdoyante. Et puis c’est sans parler de l’hospitalité des locaux qui se plient en 4 pour nous aider !
En chemin, les indications sont très approximatives et rapidement, nous constatons un bon nombre de déviations et des travaux en tous genres. Ça sent clairement le changement, mais pas forcément dans le bon sens : il y pas mal de grues et de chantiers…
Des tronçons de route en cours d’aménagement puis des chemins de terre, une piste puis plus de route du tout… ???…euh ? Pourtant, il est écrit dans notre précieux Lonely Planet « les risques de s’égarer vraiment s’avèrent toutefois limités ». On aime bien le « vraiment »…parce que là, c’est sûr, on est paumé. Et ici, on croise peu de monde parlant anglais.
Sylvain me dit : « va voir dans le parc »… D’ailleurs, impossible de trouver le nom de ce parc dont on ne verra que l’entrée (si vous avez une idée, faites nous signe 😉 ) Personne dans ce parc si ce n’est un homme défiant le sens de la gravité… Perché en haut d’un cocotier. Je le hèle tant bien que mal…Ok, c’est connu, je maitrise la langue des signes ! Je vais m’en sortir easy et en fait non.
J’aperçois Sylvain qui arrive… « Je crois que le pneu est à plat… ». Et là, c’est le début des soucis 🙂 Moi je me dis « en panne pour en panne, autant en profiter pour visiter le parc à pied ? » Sylvain n’est pas vraiment du même avis, il bouillonne, car on est déjà sur la réserve…en plus nous n’avons plus beaucoup de dong en poche (ah oui le Dong c’est la monnaie locale !)
Au tel, personne à l’hôtel, personne à l’agence de location…
PLAN B…..
Alors, on pousse… Enfin rectification faite, Sylvain pousse et grommèle en même temps, il arrive à faire les deux simultanément malgré les 36°C : c’est que tout va bien ! Il est coriace mon p’tit bonhomme !
Sur le bord de la piste (nous n’étions déjà plus sur la route), on aperçoit un abri et un mécano : est-ce un mirage ??? C’est que la chaleur nous gagne ! Finalement, on s’en sort bien parce que en 10 minutes, nous pouvions repartir direction la station essence et mettre 3 fois rien (ah oui parce que le risque de la panne sèche n’était pas loin non plus !)
Quelques maisonnettes en bois et des étals de poissons, nous arrivons à Sao Beach. Plages de sable blanc et eau translucide pour l’ambiance cocotier avec quelques restos de plage. Calés les pieds dans le sable, on déguste une assiette de noodle avec de temps à autre quelques visiteurs…
Pas grand monde, si ce n’est quelques embarcations en bambou tressé et de jolies barques colorées. On est en mode contemplation.
A notre retour, on trouve un coin très sympa.
Courez au restaurant chez Carole, on y a mangé à deux reprises : super endroit et cuisine de qualité à en juger ma tête devant ma marmite de crevettes et son bouillon coco 😉
En fait, il n’y a pas grand-chose à faire et à voir sur l’île si ce n’est de faire le tour en scooter. Nous avons eu des pluies torrentielles là-bas, sur les pistes transformées en marre de boue on ne faisait pas les malins. Finalement, nous avons rendu le deux-roues plus tôt que prévu. Avec une idée : en profiter autrement en mode glandouille pour finir notre séjour avant de repartir pour la Thaïlande ! 😉
Bien sûr, on trouve de petits coins de nature bien sympa au hasard des chemins. Les bords des routes sont souvent sales et l’état des plages quand elles sont publiques ne font pas rêver non plus. Sao Beach semble être épargnée, mais pour combien de temps ? Avec son expansion ultra-rapide, Phu Quoc nous donne l’impression d’être en sursis… Tristesse.
Nous lirons plus tard, que le gouvernement vietnamien envisage de transformer l’île à l’image de sa voisine Phuket en Thaïlande : est-ce une bonne nouvelle ? Ce qui expliquerait le méli-mélo de chantiers un peu partout sur l’île avec une faible conscience écologique. Tourisme de masse quand tu nous tiens… 🙁
Notre avis est un peu mitigé sur Phu Quoc, pourtant nous avons adoré parcourir l’île. Trainer sur les transats et lézarder dans le sable à du bon. Un moment off où l’on se remémore ces 3 semaines de road trip du Nord au Sud : les sourires échangés, les saveurs de la cuisine locale, une culture métissée à l’histoire millénaire. C’est un pays aux multiples facettes qui allie une beauté naturelle et des contrastes saisissants : entre les buildings d’une mégalopole et les traditionnels porteurs à balancier, il n’y a qu’un pas !
Si vous voulez en savoir plus, retrouver nos conseils pratiques pour préparer votre road trip au Vietnam.